Granit Création : un investissement qui pèse des tonnes
Pour un peu, les frères Mathieu et Thomas Peltre, sympathiques patrons de la marbrerie Granit Création de Nébing , s’excuseraient presque. Depuis quelques semaines en effet et la levée progressive des restrictions liées au Covid, ils ont constaté une belle reprise que confirment tous les indicateurs économiques de France. Donc ils travaillent bien, et n’ont pas le temps de s’ennuyer. « C’est le rush sur les cuisines, les escaliers. Les affaires reprennent bien », confirme Mathieu.
Cette PME, située sur le site historique de Nébing où l’aïeul Alphonse Peltre a créé un modeste atelier en 1907 , n’a pas l’âge de ses artères. Centenaire, elle est plus dynamique que jamais. Thomas n’en finit plus de dresser la liste des marchés incroyables que la fratrie est parvenue à décrocher depuis l’époque pré-pandémique. Notamment huit loges VIP de la nouvelle tribune du stade Saint-Symphorien de Metz qu’il a fallu habiller de touches de granit. Ou cette cuisine incroyable de sophistication dans les plus beaux quartiers de Paris, du côté de la rue de Rivoli, qui a opté pour le savoir-faire et la rigueur mosellans plutôt que sur d’autres entreprises franciliennes.
Deux machines à 300 000 €
Les frères ont de la suite dans les idées, et d’autres projets derrière la tête. D’autant plus qu’un dossier vient de se terminer, donnant lieu depuis l’été à du travail et de l’adaptation. Deux machines de huit tonnes ont en effet été achetées, moyennant un investissement de 300 000 € (avec une aide de 20 % de la Région Grand Est), ce qui est loin d’être anodin pour une entreprise de douze salariés. « Nous avons régénéré notre parc machines. Les anciennes avaient dix ans et plus, ce qui est beaucoup », note Thomas Peltre, qui signale que le matériel est mis à rude épreuve… On ne coupe pas du marbre comme une motte de beurre !
La maintenance en direct du Calvados !
Deux belles bêtes de métal sont venues du Calvados en août, dont l’automatisation et la rapidité d’exécution permettent quelques grains de productivité bienvenus. « Nous allons sans doute dépasser les 500 plans de travail livrés cette année, contre environ 260 en 2019 », souligne Mathieu Peltre. Une meilleure productivité qui va de pair avec une formation plus pointue du personnel, qui devient quasiment une équipe d’opérateurs industriels. Pour résumer, la découpe de la pièce est programmée sur un poste de contrôle, puis la machine fait le reste. En cas de panne, c’est même le constructeur, en l’occurrence Thibaut, qui peut prendre la main à distance. Bref, le XXIe siècle pour la vieille dame de Nébing !